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Un épisode de gel tardif très ravageur

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Avec un début de printemps plutôt clément et une végétation en avance quasiment partout d’une quinzaine de jours, voire plus, tous les espoirs étaient permis pour les producteurs alpins, cependant, ils ont été balayés en coup de mistral.

En effet, depuis la mi-avril, la chute des températures est vertigineuse obligeant les arboriculteurs, les viticulteurs et les maraîchers notamment, à mettre en œuvre tous leurs moyens de protection, quand ils en avaient. Aspersion, tours à vent, bougies, feux de paille… ont tourné à plein régime dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes.

Les réelles conséquences sur les cultures sont difficiles à quantifier, les producteurs restent donc prudents pour évaluer leurs pertes, surtout qu’à l’heure où nous mettons sous presse l’épisode météorologique n’est pas encore terminé. Il faudra donc attendre encore quelques jours, voire quelques semaines, selon les productions pour avoir un état des lieux exact.

Toutefois, une chose est sûre : les dégâts seront très importants et assez disparates selon les secteurs. Fruits à noyaux, fruits à pépins, salades, fraises, vignes, pivoines, noix… peu de productions auront été épargnées ou au prix d’une lutte acharnée et de nombreuses nuits blanches.

Des dégâts disparates

Pour les arboriculteurs en début de semaine le sud de la vallée de la Durance (Manosque, Les Mées, Dabisse…) semblait épargné alors que toutes les zones situées au nord de Sisteron étaient fortement impactées. Thierry Gaudin, arboriculteur à Sisteron révèle que les températures ont avoisiné les - 5°C sur certains secteurs comme à la Motte-du-Caire ou dans la vallée du Jabron. « Ce qui est compliqué à ce stade de végétation, c’est qu’il y a beaucoup de feuilles donc nous ne sommes pas sûrs que les fruits soient bien pris dans la glace », déplore-t-il. Il s’inquiétait particulièrement pour les arboriculteurs qui n’avaient pas les moyens de s’assurer et qui risquent de beaucoup souffrir cette année. « Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises mais ce nouveau système assurantiel n’est pas idéal il faudrait que l’on puisse assurer un capital et non se baser sur les cinq dernières années, ce n’est pas équitable », se désole-t-il.

Pour le vignoble bas-alpin, la zone de Quinson avait réussi à limiter les dégâts en brulant de la paille tandis que les coteaux de Pierrevert ont été sévèrement touchés avec selon Frédéric Port des pertes s’étalant de 25 à 100 %. « C’est assez disparate, il y a beaucoup de facteurs qui jouent comme le cépage ou l’avancée de la végétation », explique le président de la cave coopérative Petra Viridis. Même constat du côté du vignoble haut-alpin, Laëtitia Allemand, viticultrice à Théüs précise dans un communiqué que même si « le gel n’est pas inhabituel à cette période, (…) cette année, il est tout particuliè-rement violent avec des températures ayant frôlées les -5 degrés à Théüs [ce] week-end (20-21 avril, Ndlr) ». Elle précise que ses parcelles de chardonnay et de muscat, deux cépages précoces étaient particulièrement touchés même si l’impact était hétérogène. Cependant, le cépage endémique des Hautes-Alpes le mollard a, quant à lui, bien résisté son débourrement étant plus tardif.

Alexandra Gelber

Article paru dans L'Espace Alpin n° 455 du vendredi 26 avril 2024



Gel 04 - Visite sur le terrain

Suite aux épisodes de gel de ces derniers jours, une visite de terrain s'est tenue vendredi 26 avril à Pierrevert afin de déterminer l'ampleur des dégâts sur le vignoble départemental.

Le Préfet des Alpes de Haute Provence, Marc Chappuis , la présidente du Département des Alpes de Haute-Provence, Eliane Barreille, le président de la Chambre d'agriculture Frederic Esmiol et les représentants syndicaux FDSEA 04, Confédération Paysanne 04 et Jeunes Agriculteurs 04, ont échangé avec les représentants des domaines viticoles et le président de la cave coopérative de Pierrevert, Frédéric Port.

Plus de 80% de la vendange 2024 a été anéantie .
Une procédure de calamité agricole va être lancée. Nous vous tiendrons prochainement au courant des formalités.